…et si nous devenions des “citoyens entreprenants” ?

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Lettre d’info n° 7 – 22 décembre 2003

Filed under: Lettres d'info — Auteur : — 22 Déc 2003 —

Vie des Ateliers

2 questions à Jean-Pierre Reinmann, animateur de l’atelier sur le volontariat

Votre Atelier travaille sur le développement du volontariat, n’est-ce pas contradictoire avec la démarche des Ateliers de vouloir recourir à la loi pour créer un « statut du volontariat »?

JPR : A mon avis, c’est parfaitement cohérent. Nous cherchons des moyens de développer la citoyenneté entreprenante. Si on ne travaille pas en même temps sur les pratiques et sur les cadres dans lesquelles elles s’exercent, ça ne prendra pas. Ce qui est important chez les pompiers volontaires, c’est justement qu’il y a une reconnaissance institutionnelle forte. Les volontaires sont au conseil d’administration de l’organisme qui gère les pompiers. Ca pèse. Même si les professionnels sont aux commandes, les volontaires sont pleinement dans le système. A l’inverse que pèsent des bénévoles dans une association ayant des salariés ? Le volontariat est un cadre clair pour donner du sens et de l’efficacité à l’engagement.

Quelles activités peuvent être concernées ?

JPR : On vient de recruter à Lyon 200 « nez » pour donner l’alerte quand ils détectent des odeurs suspectes. Ce sont aujourd’hui des bénévoles. Le statut de volontaire aurait été parfaitement adapté à leur mission : importance du nombre, investissement limité dans le temps, besoin de fiabilité de l’engagement… Des bénévoles risquent vite d’être ingérables… sauf s’ils fonctionnent avec le même sens de l’engagement que des volontaires… mais sans reconnaissance, est-ce durable ?
Ce statut permettrait de développer de multiples activités utiles mais sans cadre adapté : je vois bien des volontaires venir à l’école en nombre présenter leur métier de façon plus attractive qu’une visite au CIO. Ne pourrait-on pas faire appel aux volontaires pour venir en aide aux personnels des maisons de retraite en cas de canicule ? L’urgence sociale, la diversité des ressources nécessaires (pour l’orientation des jeunes) voilà deux cas possibles. Nous allons maintenant lancer un vaste brainstorming pour voir à quelles activités (existantes, à développer ou à repenser) le volontariat pourrait s’appliquer.

Vos idées sont les bienvenues, soit par mail soit en venant à notre prochaine réunion le mercredi 14 janvier à 17h30 (à l’Elysée). Une bonne ocasion de faire les fertilisations croisées évoquées lors de la plénière de novembre.

Vos retours sur la plénière

Quelques extraits

« J’avais passé 10 ans à créer des produits, à faire des stratégies marketing, à gérer des plannings et des budgets et aussi à faire et élever 2 enfants. Mais jamais je n’avais pris le temps, je n’avais fais l’effort, je n’avais eu le courage, de lever la tête. Puis un jour, le temps, ce luxe absolu, m’a été donné. Et j’ai voulu réfléchir, mieux me connaître pour mieux comprendre les autres et pouvoir échanger. De rencontre en rencontre, j’ai découvert les Ateliers de la Citoyenneté. Tout ce que je cherchais alors semblait s’y trouver :

Les gens, tout d’abord. Toutes sortes de gens, avec des parcours différents, un nombre d’années de vie et d’expérience différents, des motivations différentes mais des gens avec des valeurs communes.

Ensuite les idées. Là aussi, des tas d’idées : des idées neuves, des idées reçues, des idées simples mais tellement pratiques, des idées pour bousculer les vieilles idées, (…) bref les idées chargées d’espoir pour faire changer les choses.

Puis la liberté. La liberté de penser et de s’exprimer. Tant de liberté !
Parfois même trop, au point que les gens en abusent en voulant redéfinir le mot qui les unit. Et pourquoi pas ? C’est vrai, pourquoi ne pas reprendre à zéro parfois et pouvoir ainsi mesurer ce qui le sépare de l’infini. Et avoir un peu le vertige devant tout le chemin qu’il reste à parcourir.

Les Ateliers de la Citoyenneté, c’est un peu tout cela, mais pas uniquement.
C’est aussi un endroit pour se sentir vivant mais petit. C’est réaliser que chacun d’entre nous est une petite partie d’un tout immense, qui ne peut évoluer que si chacun y met un peu de soi, participe et donc devient Citoyen… »

Anne-Cécile Bénita

« Dans cette plénière, beaucoup ont eu besoin de redire sous une forme ou sous une autre leur lien avec les Ateliers, leurs envies, leurs repères, leurs enthousiasmes et leurs inquiétudes… et de mon point de vue les plénières sont exactement faites pour cela. Le jour n’est pas arrivé où les Ateliers seront au yeux de tous une réalité explicite et limpide sur lesquelles il n’est point besoin de revenir. Et heureusement !..C’est bien parce que les Ateliers sont matière à création et évolution en eux-mêmes et pour chacun de nous, c’est bien parce qu’on peut les façonner, les malaxer, rentrer dans leur pâte comme les mains du boulanger dans le pétrin qu’ils sont rares ! Et puis l’envie de les faire vivre est sacrément présente… … tout cela aurait pu tomber en eau de boudin après quelques mois… mais pas du tout, bien au contraire… cela ne cesse de me surprendre et j’en suis un brin admirative… »

Claire Jouanneault

« (…) J'ai mieux ressenti l'intérêt personnel de chacun pour les Ateliers. D'où une participation plus active, moins unanimiste sans perte, pour autant, dans la qualité d'écoute.

Néanmoins certains ont évoqué leur difficulté (et qui ne la ressent pas ) pour dire ce que sont ces Ateliers. J'aurais tendance à suggérer :
• primo que chacun doit élaborer sa réponse personnelle ; la mienne étant que j'y trouve d'utiles approfondissements pour mieux comprendre mon époque par suite mieux agir dans mon environnement ;
• et deusio l'espoir que l'addition des compréhensions permette une plus grande efficacité pour peser sur les mentalités et les comportements. L'important ce sont les fruits produits, seuls ou en groupe, par les membres des Ateliers plutôt que la définition des Ateliers eux-mêmes. A la limite, ne pourrait-on pas craindre d'ailleurs qu'une définition trop précise soit le signe d'une certaine institutionnalisation contraire à la logique de démarche et de méthode (et non de règle) qu'ils ont choisi ?

(…) Ce désir de citoyenneté active est une réaction nécessaire pour endiguer la dégradation permanente des forces de cohésion de la société. Ce projet rejoint celui de la politique mais alors que celle-ci agit par le haut et par la force (la loi, le règlement, l'interdit…) nous agissons par le bas et le modeste (la compréhension des enjeux, la conscience des acteurs).

Cette aspiration me paraît commune à tous et explique l'effort d'écoute, de discernement, de fraternité même qui nous anime. (…)

En tous cas, en un an, et certains n'ont pas hésité à le dire, nous avons beaucoup progressé. Je crois être de ceux-là et c'est pourquoi je me sens avec vous, plus qu'en formation, en trans-formation.  »

Guy Emerard

« J’ai apprécié en premier lieu l’occasion de croiser des gens d’horizons différents, d’ages, d’activités, de préoccupations variés…ce qui permet de sortir de son cercle restreint habituel.
La liberté de parole qui facilite la mise en relation avec les autres.
Comme cela a été rappelé un tel échange libre et ouvert à la diversité constitue un premier stade de citoyenneté.

(…) à propos des interrogations sur le terme de citoyenneté qui a donné lieu à débat en fin de réunion il semble qu’autant le qualificatif de « citoyen » accolé à n’importe quel sujet (notamment dans les discours politiques) apparaît ambigu, autant « citoyenneté » semble plus explicite pour traduire une démarche de rapprochement volontaire entre les individus. »

Jean Soulas

« Les ateliers ont des projets différents, les uns sont orientés vers l'action, d'autres sont plus introspectifs. Je crois que cela est une bonne chose. C'est la variété de nos ateliers qui fait leur richesse et une règle simple suffit, à mon avis, à en assurer la pérennité. Et puis cela nous assure une position forte et durable : les ateliers sont des lieux qui permettent à chacun de se poser, avec d'autres, cette question « en quoi suis-je et en quoi puis devenir un citoyen ou une citoyenne entreprenant/e ? » Les ateliers sont le lieu d'une seule question. Je pense qu'il ne faut rien ajouter à cela, c'est largement suffisant. Le reste ce sont les ateliers qui le produiront, par eux-mêmes ou grâce à leurs interactions avec les autres. »

Dominique Fauconnier

Les réunions à venir

Arrêt sur Ecrits – lundi 26 janvier 18h-20h à Paris Bastille
adresse exacte à confirmer et invitation à suivre

3ème réunion de l’atelier « Lieux de consommation et citoyenneté »
Lundi 26 janvier 2004 12h-15h à Paris

3ème réunion de l’atelier « Métiers et citoyenneté »
Jeudi 15 janvier 2004 17h-19h à Lyon

4ème réunion de l’atelier « Personne, entreprise et société »
Vendredi 16 janvier 2004 17h-19h à Lyon

3ème réunion de l’atelier « Ruralité et citoyenneté »
Jeudi 8 janvier 2004 17h-19h à l’Elysée-Lyon

4ème réunion de l’atelier « Information télévisée et citoyenneté »
Jeudi 15janvier 2004 12h-14h à Lyon

4ème réunion de l’atelier « Volontariat »
Mercredi 14 janvier 2004 17h30-19h30 à Lyon

Les Ateliers de la citoyenneté vous souhaitent de très bonnes fêtes de fin d’année … rendez-vous en 2004 avec notre site internet et intranet pour des échanges encore plus performants !!

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