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Plénière des Ateliers, le vendredi 21 novembre à Lyon
L'actualité vue des Ateliers
Juste une impression…
Pas de point de vue général, cette fois-ci, juste l'envie de partager deux moments d'harmonie. C'était samedi matin, à Lyon, à l'occasion des rencontres organisées par la Cité de la réussite (une centaine de débats sur un week end). Le débat portait sur « du temps pour soi, du temps pour les autres ». Des intervenants simples, sans langue de bois, une discussion qui s’engage tout de suite avec la salle, sans effort. Pas des questions, mais des points de vue exprimés brièvement, sans agressivité, sans narcissisme. Pas de redondance, mais une progression dans l'échange. De l'humour, de l'humanité, des informations. Des gens qui repartent avec le sourire, qui parlent entre eux sans se connaître. Bref un temps qui donne confiance dans notre capacité à dépasser nos sempiternelles querelles ou jérémiades.
Une confirmation dimanche soir lors d'une discussion avec quelques jeunes venant d'entrer dans la vie professionnelle. Une vision très lucide des lacunes de notre système de formation, une conscience partagée que les études ne devraient pas se faire sans une confrontation à la vie active soit avant soit en alternance. Je ne pense pas qu'une telle lucidité aurait été de mise il y a quelques années.
Je crois profondément que l'actuelle crise de la réforme vient de ce qu'on ne sait pas faire remonter cette maturité beaucoup plus largement partagée qu'on ne le dit. Ni les sondages, ni les débats télévisés ne sont les bons instruments pour l'expression tranquille et réfléchie de tant de nos concitoyens.
La vie des ateliers
Comment parler des Ateliers ? 2 nouvelles prises de plume
« Les Ateliers sont (pour moi) un endroit magique, un creuset fertile où enfin je peux réfléchir et agir sur des sujets de responsabilité individuelle et collective, des sujets politiques, dans une complète liberté et une grande ouverture d’esprit, à la rencontre d’hommes et de femmes qui tous partagent un fond de préoccupations et d’envies communes mais des expériences et des approches différentes.
Ce que j’aime tout particulièrement dans les Ateliers, c’est leur côté auberge espagnole. On y trouve ce que l’on y amène. L’ensemble se façonne chaque jour de l’intention de chacun, de son imagination, de sa disponibilité, de son écoute… Magique vraiment cette chose qui ne sait pas où elle va, ni comment, mais très bien en revanche ce qui la fait partir, avancer, créer. Réjouissant ce lieu où les seules règles sont induites et naturelles : le respect et l’écoute de l’autre, la liberté de proposer, la convivialité… On aime, on continue ; on aime pas, on ne fait pas ; rien ne nous lie les uns aux autres que l’envie partagée de réfléchir et agir ensemble. On construit, tant mieux ; ça coince, c’est pas grave, on explore autre chose. On a une idée, on creuse ; on en a pas, on se laisse le temps de trouver. Quelle force ! Que de portes s’ouvrent ! Une forme de chaos sérieux et joyeux.
Dans les Ateliers on part de soi mais rien ne se fait sans l’autre. Un singulier collectif… Une alternative essentielle au moi-je qui tourne le dos au monde ou au poing tendu qui le fige… »
Claire Jouanneault
Une succession d'observations ethnologiques accumulées au cours des cinquante dernières années me conduisent à croire que nous sommes dans un contexte historique où les sociétés modernes peuvent basculer vers des scénarios très différents. Détestables pour certains, extrêmement heureux pour d'autres. (…) La connivence entre les initiatives citoyennes qui tend à s'auto-organiser dans toutes les régions de la terre et leur rencontre possible avec les innovations des élites modernistes pourraient contribuer à ce que l'Histoire s'oriente vers un scénario de gouvernance sociétale avisée.
Rétrécissons le champ et centrons nous sur la société française.
Les priorités me semblent être :
– de transformer radicalement un Etat qui est, parmi les Etats occidentaux, l'un des plus autoritaires, lourds, distants, tutélaires, généralistes, inefficaces, dépourvus de vision, en bref décalés par rapport à la modernité.
– d'accompagner le changement des grandes entreprises qui, après avoir fait alliance avec la modernité au cours des années 70 et 80, se sont brouillées avec elle tout au long de la décennie suivante.
– de nourrir le potentiel d'implication citoyenne, d'intensifier le maillage de la société civile et de renforcer sa capacité à imposer sa présence aux pouvoirs publics et aux entreprises.
C'est sur ce troisième axe que doivent intervenir, selon moi, les ateliers de la citoyenneté. Leur rôle n'est pas de produire des idées mais des changements dans les pratiques et les régulations sociales. Ils peuvent, par exemple, repérer des zones de déficits citoyens, de stérilité socio-économique et des processus pervers porteurs de stérilité, d'antagonisme ou de violence. Repérer des opportunités de prises de vie et de régulations basse tension. Concevoir et mener ou stimuler des interventions qui portent remède à ces dysfonctions ou tirent parti de ces opportunités. Participer à l'extension et à l'intensification de la résille des initiatives citoyennes. Contribuer à une désintoxication idéologique et à une pédagogie générale de la modernité et de la citoyenneté moderne. »
Alain de Vulpian
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