Avant toute chose, un rendez-vous attendu par tous ceux qui ont envie de s'impliquer dans les Ateliers sans toujours savoir comment faire : le 24 mars venez partager nos/vos envies d'agir. Faites aussi un tour sur notre site, vraiment amélioré.
A lire un texte que nous avons rédigé avec Guy Emerard sur la nécessaire relance de l'éducation populaire. Parce qu'elle peut contribuer à sortir les personnes de leur sentiment d'impuissance, Régions et entreprises devraient la voir comme un investissement prioritaire.… ce qui n'est pas sans rapport avec le texte que j'ai écrit sur les présidentielles. N'hésitez pas à réagir sur le site.
Evènement à venir…
Le samedi 24 mars à Lyon : vous êtes attendus pour la première rencontre d'échanges sur les « projets en cours » des Ateliers de la Citoyenneté. Nous présenterons tous les sujets qui sont en incubation, des plus émergents aux plus aboutis. Nous examinerons ensemble les « envies d'agir » que nous avons repérées pour voir si elles trouvent un écho et peuvent entrer en incubation. Nous tiendrons aussi à cette occasion notre AG afin de renouveler notre conseil d'administration. L'après-midi pour celles et ceux qui souhaitent expérimenter concrètement des pratiques développées par les Ateliers de la Citoyenneté, nous organiserons des séances découvertes (un « arrêt sur écrit », un atelier d'argumentation, un jeu dont nous vous réservons encore la surprise,…). Bref un rendez-vous à ne pas manquer en ce premier jour de printemps. Notez-le sans attendre. Une invitation confirmera horaires et lieux dans les prochains jours.
Suite de l'événement parisien du 2 fèvrier…
Où nous nous sommes retrouvés une bonne vingtaine (à nombre rigoureusement égal femmes/hommes) à concrétiser sous forme d'offres et demandes ce que nous pouvons engager et ce qui nous est nécessaire pour entreprendre en qualité de citoyen.
A l'issue de cette rencontre un groupe de travail se réunit le 9 mars à Paris (inscription sur le site internet ou par mail), des RDV réguliers seront sans doute proposés à l'avenir, nous vous ferons part très vite de ces propositions
Un site actualisé, enfin !!!
Après une année de difficultés, nous avons enfin un site Internet digne de ce nom.
Vous trouverez dans l'onglet « vie des Ateliers » de quoi vous repérer dans le foisonnement de nos activités. L'onglet « débats en cours » reprend les textes que nous publions dans la lettre et les réactions qu'ils suscitent. L'onglet « collaboratoires » enfin est l'espace de travail collaboratif de ceux qui sont impliqués dans un atelier ou un chantier en cours.
Même si une petite équipe s'est mobilisée pour le concevoir puis pour le mettre en place, bien des améliorations sont encore possibles. Chacun doit pouvoir l'utiliser comme un lieu d'expression et de dialogue en envoyant des contributions via les zones de commentaires. Nous avons choisi de modérer le site a priori pour éviter ce qui arrive sur de nombreux blogs submergés de commentaires et donc illisibles.
Un merci particulier à Michel Scribban qui nous a beaucoup aidé dans la prise en main de cet outil qui nous l'espérons sera un véritable moyen de renforcer nos échanges.
Les rendez-vous réguliers
RDV « Instantanés » : vendredi 23 mars
Café médias : lundi 26 mars
Séance du jeu « réinventer son métier » : mercredi 28 mar
Repenser l'éducation populaire…
Quand beaucoup de gens se détournent de la politique parce qu'ils constatent l'impuissance des élus à faire face aux problèmes les plus graves, dans le même temps, nombreux sont ceux qui inventent de nouveaux rapports aux autres en s'investissant dans des actions aussi diverses que le soutien scolaire, l'organisation d'une fête de voisinage ou le dialogue inter-religieux. En s'impliquant ainsi, ils contribuent au bien commun et acquièrent des compétences humaines.
On retrouve ce mouvement de fond dans toutes les vieilles démocraties : les Américains parlent « d'empowerment » et nous de citoyens entreprenants. Car il ne s'agit pas d'une attitude protestataires mais d'une réaction aux dysfonctionnements en tentant moins de les dénoncer que de les transformer.
Voir ce qui ne va pas est un excellent moteur pour l'action… à condition de dépasser le sentiment d'impuissance qui saisit chacun d'entre nous face aux problèmes de société. D'où l'importance de commencer par un travail de discernement collectif qui amène à prendre conscience de sa responsabilité personnelle et du pouvoir qui en découle. Brûler cette étape conduit souvent à un activisme dénonciateur ou à des engagements éphémères.
C'est ainsi que fonctionnait l'éducation populaire qui a permis à beaucoup de se découvrir citoyen. Mais c'est désormais un mouvement « daté », incapable de reconquérir le public qu'il avait su atteindre dans l'après-guerre alors que le contexte actuel demanderait pourtant des initiatives de même ampleur.
L'investissement dans le dépassement de l'impuissance individuelle est le plus sûr moyen d'inventer une croissance et un développement durables. Mais le monde associatif est trop tourné vers l'action sectorielle ou trop aveuglément militant. Quant à l'Etat qui avait soutenu fortement l'éducation populaire, il l'a abandonné en se retirant progressivement de tout le champ de l'éducation permanente et de la formation continue en le confiant d'abord aux entreprises suite à la loi de 71, puis aux Conseils régionaux avec la décentralisation à partir des années 80.
S'il y a un vide, c'est donc aux entreprises et aux Régions qu'il appartient de le combler parce qu'elles sont, les unes et les autres, en charge de « l'apprendre tout au long de la vie ».
Elles ont tout intérêt à collaborer pour favoriser l'empowerment, pour recréer la dynamique sociétale dont notre pays a besoin pour sortir de la crise de confiance qu'il traverse. Une société civile forte et plus autonome à l'égard des Pouvoirs publics conduira nécessairement ceux-ci à se réformer ; l'inverse est impossible.
N'y a-t-il donc pas à imaginer d'urgence un co-investissement important des entreprises (sous la forme d'une Fondation) et de la Région ? La simultanéité de leur engagement serait le signe d'un égal intérêt et un garde-fou contre des dérives partisanes.
Hervé Chaygneaud-Dupuy et Guy Emerard
Janvier 2007
Où sont les visionnaires-négociateurs ?
Nous faisons tous comme si l'échéance présidentielle était capitale pour notre avenir et en même temps nous sommes certains que la politique a de moins en moins de prise sur nos destinées personnelles. Comment expliquer ce paradoxe si l'on veut dépasser les explications faciles de la schizophrénie française ou de l'intoxication médiatique ? Il me semble que ce qui nous pousse à tant investir dans l'élection présidentielle, c'est notre espoir (jusqu'ici toujours déçu) qu'un(e) président(e) peut inverser le cours des choses et rendre sa force à la politique. Nous avons encore en mémoire les mots forts (hélas sans suites) que Jacques Chirac prononçait au soir de son élection de 2002 « pour que la république vive, pour que la nation se rassemble, pour que la politique change ». Tous les principaux candidats ont compris ce désir des Français de changer d'ère politique et ne cessent de marteler qu'ils veulent rompre avec les pratiques antérieures. Fort bien, mais ont-ils compris quelle rupture était nécessaire ? Leur volontarisme est-il adapté à la réalité de la société française ? Plus je les écoute et plus je suis inquiet car, sous les discours, la façon d'envisager la politique ne change pas. On entend beaucoup de « je veux » mais bien peu d'explications sur la manière de faire. Alexandre Jardin avait raison l'autre jour d'insister sur l'importance du « comment » (il a créé un site www.commentonfait.fr ).
Pour ma part, n'ayant pas peur des oxymores, je souhaiterais un « volontarisme modeste » : volontarisme, car il y a bien nécessité de rompre avec les habitudes de penser et de faire ; modeste, parce qu'il est impossible, même au sommet de l'Etat, d'agir sans s'appuyer sur les « envies d'agir » de toute la société. Le volontarisme modeste consiste à cesser de croire que la société est bloquée et que la mission du politique est de la débloquer ; il part du postulat inverse que la société en réseau dans laquelle nous sommes entrés est tout à fait apte à régler elle-même ses dysfonctionnements à condition qu'elle capte un signal clair et fort qui l'incite à s'y mettre.
En ce sens, le président dont nous avons besoin est un visionnaire-négociateur : il doit avoir une vision claire des enjeux et des ressorts sociaux sur lesquels s'appuyer afin de pouvoir ouvrir les 10 chantiers qui renouvelleront en profondeur notre pacte social.
Qui aura la capacité à entrer en négociation permanente avec la société pour co-élaborer les réformes nécessaires et mettre en place les plans de mobilisation sociétale qui en découleront ? Il ne suffit pas d'écouter les Français puis de reprendre la main entre professionnels de la politique et de l'administration, l'enjeu est de diffuser du pouvoir de faire, à toutes les échelles, bien au-delà des fameux corps intermédiaires qui sont souvent porteurs de la même culture, celle du « faire pour » là où on a besoin d'un « faire avec ». Nous avons besoin d'un président de l'empowerment des Français, mais je crains que cette conception du pouvoir ne soit pas encore celle de la génération qui arrive aux affaires. Devrons-nous attendre un quart de siècle supplémentaire ?
HCD
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