1. des signes d'un changement de l'Etat
Le préfet à l'égalité des chances (dans le Rhône) est un préfet sans cabinet, sans administration et qui passe la moitié de son temps à rencontrer des acteurs locaux pour mieux appréhender les réalités.
Le porte-parole du gouvernement entend consacrer la moitié de son temps à faire remonter la parole des Français. Il met en place tous les 15 jours des rencontres locales avec des personnes venant d'horizons divers. Selon lui, ce type de RV, auraient pu éviter la crise du CPE.
Des évolutions sont ambivalentes : les déductions fiscales pour les entreprises qui investissent dans le social, est-ce un signe de responsabilisation des acteurs ou l'amorce d'un désengagement de l'Etat ? Deux éléments de réponse :
– tout dépendra de la permanence des mesures fiscales prises, car on sait que l'on modifie facilement et régulièrement la fiscalité
– on sait aussi le risque d'arbitraire des financements via les déductions même si il ne faut pas être dupe de la réalité de l'impartialité des financements publics (qui restent largement concentrés sur ceux qui connaissent le système) ; on peut alors espérer que l'Etat, avec sa nouvelle tendance à se mettre à l'écoute des acteurs, fasse un travail de médiation pour faciliter les rencontres entre entreprises disposant de financements et acteurs sociaux ayant des besoins.
Va-t-on enfin vers l'Etat facilitateur ? (et pas seulement vers l'Etat stratège, voulu habituellement par les promoteurs de la réforme de l'Etat)
2. Autour de la question de la diversité
Les entreprises s'intéressent enfin à la question sous la contrainte des besoins d'emploi de certains secteurs en pénurie de main d'œuvre. Les avancées se font souvent sous le signe de la nécessité (idem pour le DD).
L'acceptation des étrangers est finalement plus forte en France que dans tous les autres pays européens (étude européenne sur la xénophobie). N'est-ce pas dû essentiellement au travail invisible mais constant de multiples associations qui créent des ponts entre les personnes de cultures différentes ?
Un échange riche s'engage sur les explications de la différence d'intégration. La question de la langue apparaît à la fois cruciale et ambiguë : la maîtrise de la langue est-elle indispensable pour entrer en communication (oui, pour les relations du travail, pour la civilisation de l'écrit, face à l'administration ; non dans les réseaux amicaux, de voisinage où la communication non verbale reste prégnante et où on se débrouille avec quelques mots en commun)
On doit aussi distinguer diverses formes d'intégration. Les asiatiques en France travaillent, participent rarement aux émeutes urbaines, mais sont-ils pour autant intégrés (maintien de la barrière linguistique, création de quasi-ghettos) ? Les maghrébins restent à l'inverse trop nombreux en marge de l'emploi alors qu'ils ont la maîtrise de la langue, qu'ils sont français depuis plusieurs générations…
Pour dépasser malentendus et stéréotypes sur les différences, les médiateurs de tous ordres sont indispensables. La rencontre reste encore le meilleur moyen d'enclencher des processus vertueux de reconnaissance mutuelle.
3. vers de nouvelles approches de la question du logement ?
Dans son avis sur la vision métropolitaine, le conseil de développement du Grand Lyon affirme clairement que « la question du logement ne se limite pas au logement social, que c'est aujourd'hui devenu un problème de société majeur et durable ». Pour cela il faut « agir à court terme par d'autres moyens que la construction de logements ». Il demande l'engagement d'une réflexion sur l'utilisation des logements vacants pour un « habitat temporaire » ; il souhaite une meilleure prise en compte des solutions développées par les gens eux-mêmes (co-location, sous-location, logement en camping…). Des pistes qu'explorent un nombre grandissant de personnes à la fois poussées par les contraintes économiques et par leur aspiration à vivre des expériences qui créent des liens.
Il ya sans doute intérêt à continuer à explorer le puissant facteur de transformation que constitue l'équation : contraintes + aspirations = inventivité sociétale
Prochain déjeuner le 7 septembre 2007
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